H&M Allemagne : Un « bad buzz » à 35 millions d’€ et une réputation entachée !

Quand les RH viole la vie privée de leurs salariés

En 2020, la filiale allemande de H&M a écopé d’une amende record de 35,3 millions d’euros pour avoir espionné… ses propres employés. Pendant des années, les managers ont collecté des données ultra-personnelles — santé, vie de famille, croyances religieuses — sans base légale. Une violation flagrante du RGPD, notamment des articles 5 (minimisation) et 9 (interdiction du traitement de données sensibles). Au-delà de l’amende, c’est la réputation de l’entreprise qui a été mise en cause auprès de ses employés, ses partenaires et surtout ses clients.

Des entretiens de retour transformés en fiches secrètes

Entre 2014 et 2019, dans le centre H&M de Nuremberg, les responsables menaient des Welcome Back Talks censés faciliter le retour au travail. En réalité, ces entretiens servaient à collecter massivement les données personnelles de ses salariés, en particulier des détails intimes : symptômes de maladie, projets familiaux, vacances, voire opinions personnelles.
Ces notes étaient stockées dans un outil interne accessible à plusieurs dizaines de managers. Plus de 60 Go de données ont été collectées et stockées… Jusqu’au jour où une erreur de configuration a rendu ces fichiers visibles à tout le personnel… et révélé l’ampleur du scandale.

Trop tard pour éviter une crise d’image mondiale !

Le Commissariat à la protection des données et à la liberté d’information de Hambourg a tranché : une amende de 35,3 millions d’et un rappel à l’ordre historique.

H&M a, en effet, violé plusieurs principes clés du RGPD.

Données non pertinentes et excessives (violation du principe de minimisation).
Collecte de données sensibles sans consentement explicite.
Manque de transparence et de contrôle d’accès.

Face à cette décision, H&M a vite réagi : excuses publiques, indemnisation des employés et refonte totale de sa politique RH. Malheureusement, le mal était fait. Son image a été entachée…

Ce que les RH doivent retenir en termes de « Privacy »

L’affaire H&M a agi comme un électrochoc. Les services RH gèrent chaque jour des informations sensibles, sans cadre clair, le risque de dérive est immense.

Petit rappel :

Ce qui peut être collecté légalement : données d’état civil, paie, santé au travail.
Ce qui ne l’est pas : croyances, vie privée, diagnostics médicaux, opinions personnelles.

Comment éviter ce type de scandale « RH »?

La règle d’or des RH en matière de données personnelles : ne garder que ce qui est strictement nécessaire. Et surtout, informer les salariés de chaque traitement.

Former les managers au RGPD et à la confidentialité.
Encadrer les entretiens individuels : questions autorisées, archivage limité.
Auditer régulièrement les pratiques RH.
Impliquer le DPO dès qu’un nouveau processus RH touche aux données.

Ces réflexes simples protègent autant les salariés que la réputation de votre entreprise.